The Daily Routine[1]
Infirmière-urgentiste de nuit depuis cinq ans, Carah apprécie les horaires nocturnes et leurs incidences. Le personnel réduit entraîne invariablement une masse de travail impressionnante qui ne lui laisse que peu de temps pour s’ennuyer. En mouvement perpétuel, les heures passent aussi vite que l’éclair, et elle finit souvent exténuée, mais satisfaite de sa journée de travail. Après avoir accueilli le service de jour, il ne lui reste plus qu’à tirer sa révérence.
Une douzaine de stations de métro la sépare de son domicile. Un voyage matinal durant lequel la jeune femme croise les premiers courageux s’en allant affronter leur dure journée de labeur. De temps à autre, Carah tente de deviner les destinations des passagers en détaillant leurs vêtements et accessoires. Elle s’imagine ce à quoi peut bien ressembler leur quotidien.
Les visages disparaissent et réapparaissent au fil du trajet, offrant à l’esprit et à l’imagination de l’infirmière une occupation continuelle. Quelques fois, aussi, Carah se contente de fermer les yeux et de compter mentalement le nombre d’arrêts jusqu’à chez elle. En certaines occasions, elle finit par s’endormir et se réveille au terminus de la ligne. Un léger incident qui provoque une arrivée tardive et ne manque pas d’inquiéter son colocataire qui attend toujours son retour avant de prendre le chemin de son cabinet.
Après le départ d’Allan, la jeune femme s’occupe des quelques tâches ménagères restantes puis retrouve ses draps pour un repos bien mérité. À son réveil, elle profite de son après-midi en bouquinant ou en rendant visite à sa sœur jusqu’à ce que l’heure de retourner à l’hôpital sonne à nouveau.
Un quotidien ordinaire dans lequel sont ancrées ses habitudes, assimilées au fil des années. Banale, mais pourtant agréable, la vie de Carah semble être destinée à ne pas changer. Pourtant, il suffit d’un détail, une rencontre, et tout peut basculer.
[1] Le train-train quotidien.